Dès le départ cette «Toute Petite Maison» est conçue en vue de l'auto construction.
C'est pourquoi elle est construite selon un système un peu particulier, facile à mettre en œuvre et tolérant une certaine improvisation.
Habituellement les «Tiny Houses» sont construites en miniature selon le système ossature bois largement utilisé au États Unis depuis des siècles.
Il est parfaitement expliqué aux auto constructeurs par «Habitat for Humanity» dans ce livre qui fait référence : «How to build a house» (ISBN 978-1-56158-967-8).
Cette technique éprouvée est cependant relativement complexe : les assemblages ont nombreux, il faut établir un plan d'exécution complexe... Bref elle exige un personnel expérimenté disposant des talents de quasi-professionnel de la construction.
Ce n'est pas le cas de la «Toute Petite Maison», elle est vraiment facile à construire soi-même. le principe en est présenté brièvement sur cette page. Il fait l'objet de ces deux livres :
Dans le second livre la construction y est expliquée pas à pas avec tous les détails, les astuces et le savoir faire pour mener le projet à son terme même sans expérience de bricolage dans le bâtiment.
Il explique même comment brancher les interrupteurs d'un va et vient.
Le premier livre quant à lui donne les informations indispensables à la préparation du projet (les dimensions limites et conseillées, le budget, les fournitures...), informations qu'il est bien difficile de réunir avant d'avoir déjà une expérience de construction.
L'idée de base pour construire la «Toute Petite Maison» est de recourir à de grands panneaux de bois : le «trois-plis».
Épais (19mm) et extrêmement résistants ces panneaux sont dits «structurels», c'est à dire qu'ils apportent suffisamment de solidité pour se passer de charpente ou d'«ossature bois».
Les dimensions de ces panneaux, 2m x 5m, sont parfaitement adaptées à notre construction.
Il se recoupent facilement avec une scie circulaire et une règle.
Ils sont assemblés entre eux par collage sur la tranche avec un mastic colle souple comme le «Sikaflex». Avec un pouvoir d'adhérence de 50kg/cm2 c'est un effort de 10000kg qu'il faudrait exercer pour arracher un assemblage de 2 centimètres de large et d'un mètre de long !
L'assemblage est renforcé par vissage, ce qui permet déjà de bien serrer les joints pour un collage sans faille et surtout d'avancer le chantier sans attendre...
Le plancher, les murs et le toit sont isolés par 10cm de laine de bois.
Les rangées d'isolant de 60cm de large sont séparées par des planches de 10cm de large, soigneusement vissées sur la tranche contre les panneaux.
Ces planches participent aussi à la solidité de l'ensemble en rigidifiant les panneaux.
Les planches sous le plancher dépassent vers l'extérieur et sont solidement fixées aux planches verticales qui courent le long des murs, et ces dernières aux planches du toit.
Ceci renforce encore la construction qui peut ainsi être déplacée sans ménagements.
L'isolation de la «Toute Petite Maison» reprend les principes indiqués dans les livres de l'association «Terre Vivante» qui font référence en la matière.
Ces grands panneaux sont propres et esthétiques. Dès qu'ils sont montés que l'intérieur est déjà fini !
Nul besoin d'appliquer un matériau de finition à l'intérieur, nous voici déjà dans un volume étanche avec un bel aspect de bois sur le plancher les murs et le plafond.
Les murs peuvent rester tels quels ou être recouverts d'une peinture intérieure classique.
L'improvisation, un point important dans le contexte de l'autoconstruction, reste possible. Par exemple l'emplacement exact des fenêtres pourra se déterminer une fois la structure montée.
Comme ces matériaux se travaillent bien, les erreurs de conception (un projet auto-construit est un prototype) peuvent se rattraper en cours de réalisation.
Le chantier de la «Toute Petite Maison» ne demande qu'un espace réduit.
Les matériaux peuvent se stocker sur la surface d'une place de parking, isolés du sol sous une bonne bâche.
Les matériaux peuvent se stocker sur la surface d'une place de parking, isolés du sol sous une bonne bâche.
Il y aura en plus besoin d'un espace équivalent pour manipuler les panneaux (2x5m) et les découper.
Enfin il faudra prévoir assez d'espace autour de la construction pour tourner autour avec l'échafaudage. Une largeur d'un mètre est un minimum.
Notez que les matériaux sont plutôt rustiques et qu'ils ne craignent pas une pluie occasionnelle. Par contre il importe que leur surfaces soient sèches pour que le collage soit efficace.
L'espace sous le plancher, dès qu'il est en place, donc au bout de quelques heures de travail, peut être mis à profit pour le stockage.
Si la «Toute Petite Maison» est présentée ici sur un véhicule, une ancienne dépanneuse en l'occurrence, et bien qu'elle ait été commencée sur une remorque agricole, elle est plutôt destinée à être construite sur place près du sol.
Construire sur une remorque dont les roues dépassent du plateau présente des inconvénients : les coffres de passage de roues complexifient la réalisation et consomment un espace intérieur précieux.
Du point de vue écologique, fabriquer une remorque en métal pour l'occasion consomme énormément d'énergie grise. Quant au budget, l'achat de la remorque suffit à le doubler.
Nul besoin de dalle béton, une «Toute Petite Maison» qui n'est pas sur un véhicule se contente de reposer sur des plots ajustables en plastique comme ceux destinés à supporter les terrasses.
Le mieux est de travailler le plus près du sol possible, quitte à remonter l'ensemble une fois terminé. La «Toute Petite Maison» fera le poids d'une grosse voiture. Une seule personne munie d'un cric suffit à la monter ou la descendre. On s'en félicitera lorsqu'il s'agira de travailler en hauteur : le danger est moins grand, l'échafaudage est plus facile à installer, les efforts sont bien moindres...
Quand on construit directement sur un véhicule ou une remorque il faut garder à l'esprit que celui-ci est souple et qu'il se déforme volontiers.
Par commodité le plancher est construit à l'envers. Les dimensions réduites de la construction le permettent : deux personnes suffiront à le retourner.
Dans le livre nous présentons une alternative pour construire le plancher sans avoir à le retourner.
C'est l'occasion de s'exercer à la manipulation des panneaux, la fixation des planches, la pose de l'isolant et du pare-pluie... bref : toutes les étapes de la construction.
Ici, avec 2m x 5m de surface intérieure, il suffit d'un seul panneau pour toute la surface du plancher.
Après l'expérience formatrice du plancher, la pose des murs est un réel plaisir. Le chantier avance à une vitesse spectaculaire !
Il faut prendre des précautions, surtout vis à vis du vent, pour que les premiers panneaux ne basculent pas.
Le livre montre où et comment poser des cales et des supports pour mener à bien ces opérations impressionnantes quand on n'en pas déjà fait l'expérience.
Les panneaux sont parfaitement rectangulaires et doivent s'ajuster parfaitement les uns contre les autres... en théorie.
En pratique le plancher n'est peut-être pas si bien calé, le véhicule se déforme... On prend bien le temps qu'il faut pour rectifier la situation et obtenir un assemblage quasi-parfait.
Le livre donne tous les conseils pour venir à bout des difficultés qui peuvent se présenter quand le chantier n'est pas conduit avec une rigueur professionnelle.
La mezzanine est importante pour la rigidité de l'ensemble. Sans elle, comme il n'y a pas de charpente, les murs auraient tendance à s'écarter sous l'effort du toit.
De même l'étagère au dessus de la porte d'entrée à une utilité structurelle.
Ces surfaces planes seront bien utiles quand il s'agira de poser des panneaux du toit. On pourra faire l'essentiel du travail confortablement de l'intérieur, juché sur la mezzanine.
La surface de la mezzanine est suffisante pour y aménager un couchage pour deux personnes ou des rangements. L'espace en dessous est utilisé pour un cabinet de toilette et la kitchenette.
Une pente de toit de 45° est bien pratique, pour le calcul des angles et pour avoir une belle hauteur sur le mezzanine.
Par contre cela est bien difficile à construire : on ne peut pas monter dessus sans glisser, tout ce qui n'est pas attaché tombe de suite.
Une pente de 30° est plus adaptée à l'autoconstruction. D'ailleurs la «Toute Petite Maison» a été modifiée en cours de projet dans ce but !
Pour faciliter la manipulation on peut éprouver le besoin de recouper les panneaux en deux. On peut aussi laisser un des panneaux dépasser de quelques centimètres au faîte du toit pour se concentrer sur l'aspect à l'intérieur. Au besoin des bandes de voliges dissimuleront les imperfections aux raccords.
Le livre donne toutes les indications pour calculer la pente de son choix et réussir la construction sans être un acrobate.
Les panneaux du toit sont recouverts comme le plancher de laine de bois et du film pare-pluie. Il reçoit ensuite des voliges de 10cm de large posées à plat dans la longueur de la «Toute Petite Maison». Elles dépassent d'une bonne trentaine de centimètres vers l'avant et l'arrière de façon à pratiquer une sorte d'auvent.
Quand cela est possible, si la «Tiny House» est construite sur place et n'a pas à respecter le gabarit routier, on laissera dépasser le toit sur les côtés pour encore mieux protéger les murs de la pluie et créer une surface abritée bien pratique.
Ces voliges servent de support à celles du toit, posées les unes contre les autres dans le sens de la pente.
On pendra bien soin, avec une ficelle bien tendue, de suivre un ligne de faîtage bien droite. Quand tout est posé on recoupe les planches en bas du toit de façon à obtenir une ligne d’égout bien droite.
Le toit est recouvert d'une membrane d'étanchéité de qualité, le «Rhépanol». Ce matériau a l'avantage d'être adapté à l'auto-construction : il est ultra-facile à poser avec ses bords auto-collants. De plus, à la différence des toitures métalliques, il est silencieux sous les gouttes pluie. C'est le matériau de choix pour le toit des «Tiny House».
Les bardeaux bitumeux, plus économiques mais moins protecteurs, peuvent aussi convenir.
Le livre donne le choix de suivre les explications détaillées pour la pose des bardeaux ou bien celles pour la pose du «Rhépanol».
Les ouvertures sont choisies parmi les dimensions standards de l'industrie du bâtiment de façon à contenir le budget.
Elles peuvent être en bois, pour rester cohérent avec le système constructif, ou en PVC. Comme les menuiseries bois commencent à être moins diffusées le choix se restreint. Ainsi le fournisseur n'avait plus de porte fenêtres ouvrant vers l'extérieur. C'est dommage, car une telle porte n'empiète pas sur l'espace intérieur quand on la manœuvre.
Les ouvertures sont enchâssées dans un cadre de 15cm de large découpé dans le même type de panneau que celui des murs. On veillera à ce que l'appui de baie sont incliné vers l'extérieur pour éviter que l'eau ne s'y accumule.
Une découpe est ensuite pratiquée dans le mur pour y insérer le cadre. Celui-ci est collé puis étanchéifié avec le mastic-colle. Un cadre en voliges appliqué à l'intérieur masquera les imperfections.
Le livre indique comment choisir des menuiseries bois ou PVC adaptées à ce projet.
Comme les cloisons porteuses de la «Toute Petite Maison» sont minces (19mm), il n'est pas question d'y passer les fils électriques et encore moins les tuyaux.
La meilleure solution est de la faire passer à travers les panneaux isolants et de les faire courir sous le plancher.
On peut aussi les faire passer à l'intérieur en profitant des placards ou dans des plinthes, mais c'est bien plus laborieux.
Les fils électriques peuvent aussi passer sous le plancher. Les évacuations le traversent simplement et sont reprises par dessous en direction de l'assainissement.
Il reste à terminer les murs, comme le toit et le plancher, en plaçant les panneaux d'isolant et le pare pluie.
Quatre rangées de voliges étroites sont fixées sur la tranche des voliges de 10cm de large qui cloisonnent le matériau d'isolation. C'est sur elles que seront fixées les voliges verticales, le «bardage» qui recouvre les murs.
Le bois des voliges brutes de scierie convient parfaitement pour être recouvert d'une peinture à la farine. Elle se prépare soi-même en la faisant cuire pour un coût dérisoire. Avec le temps cette peinture se délavera sans s'écailler. Il suffira alors de passer une nouvelle couche sans avoir à décaper.
Les placards, les aménagements de cuisine, le cabinet de toilette, tous les meubles peuvent être auto-construits selon la technique du «Bois Facile».
C'est une bonne occasion d'utiliser les chûtes du chantier, de se faire plaisir et de diminuer encore le budget de la réalisation.
Cela permet aussi de construire exactement aux dimensions voulues... qui sont un peu plus petites que le standard du bâtiment.
Le plan de travail de la cuisine ne mesure que 50cm de large, soit 10cm de moins qu'à l'accoutumée. Cela reste suffisant pour travailler et y loger un petit frigo et procure 10cm au sol bien appréciés pour cuisiner.